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Après 40 ans, une Allemande retrouve son père à Tiaret

Après plusieurs années de recherche, Sandra Ritcher, une quadragénaire allemande, parvient enfin à identifier l’origine algérienne de son père et entrer en contact avec sa famille en Algérie. El Djalia l’a rencontré et a recueilli son histoire bouleversante.

Farida T/ L,M

« Ma mère m’a mise au monde très jeune, sans mon père à ses côtés pour l’aider à m’élever. Elle n’était pas en mesure de s’occuper de moi convenablement. C’est pourquoi j’ai grandi dans un centre d’accueil pour enfants en détresse où j’ai vécu, malgré cela, une enfance heureuse où je ne manquais de rien ». Dans son témoignage, recueilli par El Djalia, Sandra Ritcher s’est exprimée avec des propos de gaité et de tristesse en même temps. Elle dit pardonner sa mère qui l’a mise dans un centre d’accueil pour des raisons qu’elle comprend maintenant. Cette situation ne l’a pas pour autant empêchée de chercher à connaitre son père. Au contraire, cela l’a poussée à tout faire pour retrouver l’identité de son géniteur.

Après 40 ans, une Allemande retrouve son père à Tiaret

Sandra est née d’une mère allemande et a été aussitôt mise dans un centre d’accueil pour enfants en détresse, en 1982. Devenue adulte, elle obtient un diplôme de formation professionnelle en tant qu’éducatrice d’enfants. Elle adore les bambins et travaille actuellement dans une crèche où elle veille sur l’éducation de 25 enfants, à Munich où elle réside.

J’ai connu ma mère à 19 ans.. et j’ai retrouvé mon père à 40 ans

Il convient de noter qu’en Allemagne, la loi en vigueur permet aux centres d’accueil pour enfants en détresse de divulguer aux enfants qui atteignent 19 ans tous les renseignements qu’on leur a cachés au sujet de leurs parents et des raisons pour lesquelles ils ont été mis dans une structure de prise en charge infantile. « Il m’a été facile de retrouver ma mère biologique à travers des recherches dans la commune où elle résidait. J’ai su alors qu’elle était encore en vie et que j’avais, de surcroit, un frère et une sœur », souligne Sandra. Et ce n’est qu’après avoir retrouvé sa mère que Sandra entama des recherches pour connaitre et découvrir l’identité de son père. Sa mère l’a aidé en cela en lui avouant qu’il était un émigrant d’origine maghrébine ayant travaillé, dans les années 1970, en Allemagne de l’Ouest, d’où il a été expulsé en 1977, avant qu’elle ne soit née. Le couple s’est vu alors séparé, sans que le père ne soit au courant que sa femme était enceinte.

« El Djalia en Allemagne m’a conduit à mon père à Tiaret »

Quelques années plus tard, Sandra Ritcher se marie à un jeune allemand, mais ne parvient pas, malheureusement, à avoir des enfants. Elle s’occupa alors des recherches pour trouver son père en prenant attache avec plusieurs administrations allemandes, mais en vain. Celles-ci lui affirmaient à chaque fois qu’elles n’avaient aucun renseignement sur son père, d’autant qu’à sa naissance l’enregistrement à l’état civil s’est fait au nom de sa mère. Il en fut de même lorsqu’elle a sollicité l’aide des médias allemands qui n’ont rien pu faire pour elle, surtout qu’en Europe le nombre de familles monoparentales ne cesse de croitre et que cela est devenu un phénomène très courant, voire normal.
Ce n’est qu’après un bon bout de temps que Sandra eu l’idée d’entrer en contact avec les membres de la communauté algérienne établie en Allemagne, à travers leurs pages facebook où elle publia un avis de recherche. Elle reçu alors une réponse de la part d’une algérienne originaire de l’ouest du pays, lui affirmant qu’elle connait bien sa famille et que celle-ci réside actuellement à Tiaret. Le contact avec son père ne s’est fait pas attendre trop longtemps, puisqu’au bout de trois jours seulement, Sandra entre en communication avec lui.

Des retrouvailles après 40 années de séparation

Au sujet de son premier contact avec son père, Sandra raconte qu’elle était très heureuse ce jour-là. Son père, quant à lui, était très choqué parce qu’il ne savait pas, lorsqu’il avait quitté l’Allemagne, que la mère de Sandra attendait un enfant. L’attitude psychologique du père, on ne peut plus inspirant pitié et compassion, a beaucoup affecté les sentiments de Sandra, triste de voir son père dans un tel état. Malgré cela, elle continua à discuter avec lui pour le consoler, d’autant qu’il comprenait parfaitement son langage et maitrisait bien la langue allemande.
Aujourd’hui, Sandra ne cherche rien d’autre qu’à aider sa famille algérienne : « Je suis heureuse d’avoir retrouvé mes parents biologiques, de connaitre mes demi-frères et sœurs, et d’avoir un mari. Mais la situation matérielle dans laquelle vit ma famille me rend triste. J’aurais souhaité lui venir en aide, mais je n’en ai pas les moyens », déplore Sandra. Ce qui la chagrine encore plus, dit-elle, c’est cette pandémie qui l’empêche de réaliser son rêve et de se rendre à Tiaret pour rencontrer son père. « Je ne sais pas quoi faire pour aider mon père à venir en Allemagne, surtout qu’il ne possède pas assez d’argent pour faire le voyage », dit-elle tristement.
La seule chose qui lui reste à faire, c’est d’espérer que l’appel qu’elle a lancé à l’adresse des autorités algériennes en vue de lui faciliter sa rencontre avec son père trouve une suite favorable.

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