La ressortissante algérienne et la trentaine de femmes enfermées dans ce lieu de privation de liberté ont décidé d’entamer une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention.
Témoignage de la ressortissante algérienne
La ressortissante algérienne a porté des temporaire suivants
« Je suis arrivé en France à l’âge de trois ans, annonce-t-elle au début de la conversation. Cela fait trente-sept ans. »
Leïla a effectué toute sa scolarité dans la région lilloise. Il y a travaillé dans plusieurs secteurs. Elle y est également devenue mère de deux enfants, aujourd’hui âgés de neuf et dix ans. Bénéficiant d’une carte de séjour de dix ans, facilement renouvelable, elle mène une vie normale, parfaitement intégrée à la société française.
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Condamnée en 2019
Un vrai enfant de la République, en somme. Mais en 2019, elle a été condamnée à quatre ans de prison pour avoir envoyé 2 500 euros à des membres de sa famille ayant rejoint un groupe terroriste en Syrie.
« Ils ont dit qu’ils n’avaient plus rien pour vivre là-bas, elle explique.
Dans mon esprit, ce n’était en aucun cas une approbation de leurs actions. J’étais naïf. Je n’ai rien caché. J’ai même fourni ma carte d’identité pour effectuer le transfert d’argent.
Sa sœur, qui a la double nationalité franco-algérienne, a également été condamnée, pour le même motif, à une peine plus lourde, mais plus tard relaxée par la Cour de cassation.
Leïla dénonce une injustice de traitement
Leïla vit cette différence de traitement comme une première discrimination. Elle a passé trois ans derrière les barreaux. Pendant son incarcération, ses enfants lui ont été retirés puis placés là-bas. La préfecture lui a confisqué son titre de séjour. Et lorsqu’elle bénéficie, au bout de trois ans, d’une remise de peine, elle reçoit en même temps un arrêté ministériel d’expulsion.
La mère de famille passe la fin de l’été, puis l’automne, enfermée au CRA numéro 2 du Mesnil-Amelot. La loi prévoit une durée maximale de détention fixée à 90 jours, mais celle-ci peut atteindre 210, en cas de lien avec des affaires terroristes. Au terme de ce délai légal, Leïla devrait être assignée à résidence jusqu’à la date de fin de sa peine initiale. Elle a cependant bénéficié d’une rémission. C’est une autre spécificité liée à son statut d’étranger. Mais au moins elle ne passera plus par l’enfer du CRA.
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