Les baisses d’impôts 2023 en France pour les classes moyennes annoncées dimanche dernier 14 mai 2023 par le Président de la république Française Emmanuel Macron, sont la suite logique d’une entreprise de séduction qui est entamée par le gouvernement après la crise des Gilets Jaunes qu’a connue le pays en 2018, mais qui tarde à aboutir.
Impôts : Emmanuel Macron a tendu ouvertement la main aux classes moyennes
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Entre le Président Français Macron et les classes moyennes, c’est une longue histoire qui est souvent chaotique. Une relation faite d’attraction, de répulsion et d’intérêts partagés… Dimanche dernier, dans le quotidien l’Opinion, le chef de l’État Français leur a tendu ouvertement la main, il annonce « On doit poursuivre une trajectoire de baisse de fiscalité pour nos classes moyennes. Pourquoi cette baisse ? Parce que si on veut continuer d’embarquer le pays, nous avons encore besoin de donner plus de crédibilité au travail », a-t-il déclaré
Et d’ajouter que ces baisses d’impôts seront destinées, à « aux individus qui sont trop riches pour être aidés» par les déférentes allocations, et « ceux qui ne sont pas assez riches pour bien vivre ». Le président Français Emmanuel Macron affiche ainsi son objectif de faire baisser les impôts pour les salariés qui gagnent entre 1500 euros et 2500 euros par mois.
Il faut rappeler que ces classes moyennes ont voté massivement pour Macron lors de la présidentielle de l’année 2017, mais très vite elles l’ont quitté alors que s’imposait l’image de Président des riches.
Le mouvement des Gilets Jaunes qu’a connu la France en 2018 est, en partit, né du sentiment de déclassement de la «petite classe moyenne», expliquait, dans Le Monde, un collectif de chercheurs, en décembre 2018. Depuis, le président Français Emmanuel Macron n’a cessé d’essayer de les reconquérir.
Impôts : le gouvernement Français a toujours en tête la crise des Gilets jaunes
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En décembre dernier (2022), alors que la crise économique et l’inflation en France menaçait et que les prix explosaient, une ministre a confié à un média Français, « on va porter une attention toute particulière aux entrées des classes moyennes sinon ça risque de faire flamber tout le monde. Il y a toujours un risque que les citoyens Français pètent les plombs. Tout le monde garde en tête la crise des Gilets jaunes qu’a connue le pays en 2018 ».
Quelques semaines plus tard, un autre pilier de Bercy se faisait plus précis : « Au mois de janvier 2023, on risque des mouvements sociaux, qui seront entamés par les classes moyennes qui ne supportent pas de travailler pour les autres. Je pense aux salariés qui ont un salaire autour de 2000 euros par mois… La nouvelle réforme des retraites va accroître ce sentiment que l’on tape sur ceux qui travaillent ».
Le mouvement contre la nouvelle réforme des retraites a fortement mobilisé les classes moyennes
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Des propos quasiment prémonitoires puisque le mouvement qu’a connu la France dernièrement contre la nouvelle réforme des retraites a, en effet, fortement mobilisé cette classe, tout particulièrement dans les petites villes Françaises. Il s’agit donc désormais, pour le président Emmanuel Macron, de tenter de calmer la colère en retissant le lien. Or quoi de plus visible et de plus séduisant, sur le papier, que des baisses d’impôts ?
Le plan de lutte contre la fraude fiscale et sociale en France, annoncé par le Ministre Français de l’action et des comptes publics, Gabriel Attal, leur était également destiné. Ce plan vise, en effet, les plus riches et les plus pauvres mais épargne les nouveaux chouchous du gouvernement Français.
De même pour la nouvelle réforme de l’assurance chômage. « Il faut que ce soit une réforme dure afin de montrer aux classes moyennes que l’on ne tape pas que sur eux. Il ne faut pas que l’on braque cet électorat parce que en année 2027 l’élection se jouera sur lui », à confier un ministre proche de l’Elysée. Une partie des partisans de Macron craint en effet que cette catégorie de la population (les classes moyennes) bascule vers le RN.
De plus, à l’heure où la France n’a jamais été aussi divisée, l’unité de cette partie de la population est fondamentale. « Les classes moyennes en France sont réputées investis d’une fonction de préservation de l’unité de la société, qui est menacée par le conflit entre des groupes antagonistes comme « la bourgeoisie capitaliste » contre « la classe ouvrière » ou encore, plus près de nous, « les riches » contre « les pauvres », déclarait la directrice de recherche au Cevipof, Élisabeth Dupoirier, en novembre dernier (2012).
Enfin, mettre en avant les classes moyennes permettent à Emmanuel Macron, de reprendre son récit sur le travail dont il veut faire une valeur fondamentale de son double quinquennat.