Un médecin spécialiste algérien s’est retrouvé en situation irrégulière par erreur en France.
La France a adopté ces dernières années une politique migratoire sévère. En effet, le durcissement de la politique migratoire conduit les administrations à commettre parfois des erreurs inqualifiables.
Un médecin algérien s’est trouvé en situation irrégulière
Un étudiant médecin algérien en subit les conséquences depuis quelques mois.
Étudiant l’oncologie, autrement dit le traitement des cancers, depuis sept ans, le praticien exerce en qualité de médecin interne au Centre Hospitalier universitaire de Saint-Etienne.
« Chaque année, depuis 2015, son titre de séjour a été renouvelé sous le statut d’étudiant », explique France 3 qui cite une enquête de Mediapart.
La préfecture adresse une OQTF
Mais au mois de juin dernier, la Préfecture du Rhône lui a adressé une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), le rendant de facto en situation irrégulière et l’empêchant d’exercer à l’hôpital. « Une situation ubuesque en pleine crise du personnel soignant », ajoute la même source.
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En raison du « caractère sérieux de ses études », le tribunal administratif de Lyon a annulé la décision de la préfecture. Il a sommé le préfet du Rhône de délivrer un titre de séjour portant la mention « étudiant » à l’intéressé dans « un délai de deux mois ».
Du reste, la justice française a ordonné le versement d’une « somme de 1000 euros au titre de l’article L.761-1 du code de justice administrative ».
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D’après France 3, l’absence du médecin algérien « se fait ressentir » au service d’oncologie de l’hôpital de Saint-Etienne. Elle a même précipité la fermeture « de neuf lits ».
Un document destiné au tribunal administratif, et consulté par Médiapart, est sans équivoque. Il précise que l’absence du médecin algérien « ne permet plus d’assurer correctement la sécurité des patients hospitalisés et la continuité des soins, d’autant plus que la période actuelle est très difficile et qu’il est impossible de recruter un médecin remplaçant rapidement ».
Pour l’heure, aucun nouveau certificat de résidence n’a été délivré au médecin alors que la direction de l’hôpital attend toujours son retour. « Nous ne souhaitons pas nous exprimer sur la situation individuelle du médecin, mais son absence pénalise l’équipe médicale. Une équipe qui attend son retour le plus rapidement possible », a réagi la direction après avoir été sollicitée par France 3.