L’immobilier est un marché en constante évolution, et l’une des questions qui préoccupent actuellement les observateurs est de savoir si une baisse des prix est à prévoir.
Alors que les logements ont connu une croissance soutenue ces dernières années, certaines tendances récentes suggèrent que des changements pourraient se produire.
Des signes de baisse dans les quartiers périphériques
Selon certains experts, il existe des signes de baisse des prix dans les quartiers périphériques de certaines villes, notamment Bordeaux. Marlène Duval, responsable Gironde de l’UNIS (union des syndicats de l’immobilier) Nouvelle-Aquitaine, souligne que bien que le centre de Bordeaux ne connaisse pas de baisse des prix significative, certains quartiers en périphérie montrent des signes de repli depuis environ un mois. Eric Goy, agent immobilier à Bordeaux et administrateur de la fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), estime que les prix des maisons et des appartements pourraient baisser de 4 à 5 % d’ici la fin de l’année.
Les vendeurs commencent à revoir leurs prix
Une tendance intéressante est que les vendeurs, qui étaient réticents à réduire leurs prix, commencent à reconsidérer leur position. Après environ six mois sur le marché, les agents immobiliers recommandent désormais aux vendeurs de faire un effort sur le prix. Cela suggère que les acheteurs ont gagné en pouvoir de négociation, en particulier lorsque le paiement est effectué comptant. Cependant, certains experts se demandent si cette baisse des prix ne résulte pas de prix initialement surévalués.
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Des différences notables selon les quartiers
Il est important de noter que la baisse des prix ne touche pas uniformément tous les quartiers. Dans des quartiers comme Nansouty ou les Chartrons, les prix semblent stagner, avec une variation de seulement 0,2 à 0,5 %. Cependant, certains quartiers, comme Caudéran, ont enregistré une hausse des prix de vente de 7 % entre juin 2022 et juin 2023, selon Delphine Detrieux, présidente de la Chambre des notaires de la Gironde.
Les taux d’intérêt et la prudence des banques
Une des raisons possibles de cette tendance à la baisse des prix est la hausse des taux d’intérêt et la prudence accrue des banques en matière de prêts immobiliers. Cette situation décourage certains acheteurs, qui reportent leurs projets ou ajustent leurs capacités d’emprunt. Le marché tendu actuel pénalise en particulier les primo-accédants, qui peuvent avoir du mal à accéder à la propriété.
Des biens spécifiques plus sensibles à la baisse
Les experts soulignent que la baisse des prix n’affecte pas tous les types de biens de la même manière. Par exemple, les échoppes avec jardin et garage en centre-ville ne devraient pas voir leurs prix diminuer de manière significative. La légère baisse semble principalement toucher les quartiers périphériques et les biens présentant une mauvaise performance énergétique. L’augmentation des coûts énergétiques a rendu les acheteurs plus sensibles à ce critère et les a incités à rechercher des biens proches des transports en commun.
Les villes moyennes restent attractives
Il est également intéressant de noter que certaines villes moyennes, comme Libourne, située à 35 kilomètres de Bordeaux, ne connaissent pas de baisse des prix. La desserte en train vers des villes comme Pessac et Arcachon contribue à maintenir leur attractivité. De plus, dans des secteurs prisés comme Arcachon, Bouliac ou Latresne, les prix restent élevés et stables.
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Pas de bulle immobilière en vue
Selon Eric Goya, il s’agit davantage d’une légère correction du marché que d’une éventuelle bulle immobilière prête à éclater. Les biens immobiliers restent sur le marché plus longtemps, ce qui permet aux acheteurs d’être plus exigeants et de négocier davantage. Cependant, il est important de garder à l’esprit que les prix des logements demeurent à un niveau élevé, malgré cette tendance à la baisse. Au cours des dernières années, certaines régions ont même connu des hausses à deux chiffres des prix de l’immobilier. Par conséquent, la plupart des vendeurs devraient encore réaliser des bénéfices intéressants.
Pour les professionnels, il est plus que jamais nécessaire de fournir des estimations précises du marché afin d’éviter de surestimer les biens et de créer de fausses attentes chez les clients. Delphine Detrieux, présidente de la Chambre des notaires de la Gironde, estime qu’il faudra attendre le printemps 2024 pour avoir une vision plus claire de l’évolution du marché immobilier. À ce jour, les éléments disponibles ne plaident pas en faveur d’une baisse significative des prix de l’immobilier.