De nombreux demandeurs africains qui ont déposé leur demande de visa Schengen, et qui ont été refusés, attendent d’être remboursés pour les dépenses effectuées dans les démarches. D’ailleurs plusieurs organisations africaines accusent l’État français de s’enrichir sur le dos des demandeurs. Lisez la suite de l’article pour plus d’informations.
Visa Schengen : l’État français s’enrichit sur le dos des Africains
l’État français est accusé depuis plusieurs semaines par plusieurs organisations civiles africaines de se faire de l’argent sur le dos des demandeurs de visa Schengen. Les critiques concernent particulièrement les étudiants surtout en cette période de rentrée scolaire. Car les frais dépensés (plusieurs centaines d’euros) ne sont jamais remboursés, même si la procédure n’est pas un succès.
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Le président de la fédération marocaine des droits de consommateurs, Bouazza Kherrati a envoyé à Hélène Le Gal , ambassadrice de France dans le royaume chérifien le 17 août 2022 un courriel, dans lequel il demande la restitution des frais de visa Schengen non délivrés, invoquant un service non fait. Le président de la fédération a reçu une fin de non-recevoir de la part de la diplomate. Le 14 septembre, soit un mois plus tard, 115 organisations de deux rives de la Méditerranée ont signé l’appel intitulé : « la politique du visa : discrimination et injustice ».
Selon elles, la raison pour laquelle les demandes de visa Schengen en provenance des pays du Maghreb ont été refusées entre 2021 et mars 2022 c’est parce que ces états rechignent à rapatrier les ressortissants en situation irrégulière en France. Des procédures extrêmement coûteuses et sans remboursement en cas de refus ainsi que des mesures discriminatoires insupportables sont dénoncés par ces organisations.
Le chantage au visa Schengen dénoncé dans ce communiqué est assumé par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Le 6 novembre 2020, lors de sa visite en Tunisie il a évoqué le sujet avec le président Kaïs Saïed en demandant au chef d’État d’accepter le retour de Tunisiens expulsés de France sinon le nombre de visa Schengen accordé sera réduit. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, parlait le 28 septembre 2021 sur France Inter d’une décision drastique mais nécessaire pour justifier la baisse sévère du nombre de visa accordé au tunisien (- 30 %), au Marocain (- 50 %) et aux Algériens (- 50 %).
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Visa Schengen : le sentiment d’avoir été arnaqué
Visa Schengen : pourcentage de refus
Depuis au moins 2015 le taux de refus des demandes de visa Schengen pour les pays africains est particulièrement élevé. Sur 1 471 374 demandes de visa en provenance de 47 pays africains, seulement 448 400 ont été refusés soit un tour de 30,47 %, c’est deux fois plus que la moyenne de l’ensemble des consulats français dans le monde (16%). Certains pays se distinguent, c’est le cas de l’Algérie avec 41,6 % de refus, le Sénégal avec 42,7 % de refus, les Comores avec 42,3 % de refus, le Nigéria avec 41,3 % de refus ou encore le Maroc avec 32 % de refus.
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La politique migratoire de la France est plus sévère pour les ressortissants Africains que pour les ressortissants venants des autres continents. D’ailleurs en 2021, le nombre de demandes de visa Schengen a été beaucoup moins élevé mais l’écart reste significatif entre la moyenne des refus au niveau mondial et celle qui concerne uniquement l’Afrique : 21 % contre 27 %.
En outre des étudiants ces derniers mois sont écartés arbitrairement alors que certains avaient déjà commencé leur cycle universitaire en France, d’après Olivier Deau , attaché parlementaire de Karim Ben Cheikh, député de la 9e circonscription des Français de l’étranger. L’élu, ancien consul général à Beyrouth sera le rapporteur spécial de l’évaluation annuelle de l’action extérieure de l’État, un document produit chaque année par l’Assemblée nationale qui va étudier l’activité du ministre des affaires étrangères.
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