De fait, quel marché et savoir-faire peut proposer la France à l’Algérie dans un partenariat gagnant- gagnant et à un moment, où la langue française perd du terrain ?
L’expert en commerce, Khaled Begar fait le point.
Djalia-dz: Avec la Chine comme premier partenaire de l’Algérie, aujourd’hui, quels sont les marchés algériens qui peuvent intéresser la France ?
Khaled Begar: les marchés algériens pouvant encore intéressés la France sont et peuvent être multiples notamment dans les domaines suivants : – Médical et paramédical – Pharmaceutique – Les télécommunications – Les biens d’équipement -L’industrie automobile -Les intrants dans l’industrie alimentaire et agroalimentaire. – Le conseil en management et en développement des startups. – L’enseignement supérieur. Par ailleurs, sa promiscuité géographique avec les côtes algériennes réduit considérablement les coûts du fret maritime et même aérien.
Djalia-dz : Selon vous, si le conflit russo-ukrainien ne trouve pas d’issue, quel impact aura la dépréciation de l’Euro sur l’offre française par rapport aux autres marchés non européens ?
Khaled Begar : L’euro reste et demeure une monnaie européenne dont la stabilité est plus ou moins indexée au dollar américain. Actuellement le dollar américain semble légèrement perdre pied face au dollar canadien mais ça n’est qu’une stratégie conjoncturelle voulue par le FMI, la BCE et la banque mondiale.
France/Algérie : les ambitions de Macron
Djalia-dz : Parmi les ambitions d’Emmanuel Macron en Algérie, a été cité la création d’incubateur de startups avec le soutien du secteur privé. Ce dernier a-t-il suffisamment les reins solides ?
Khaled Begar : Le président français a tout intérêt à vouloir contribuer au développement et à la création de startups en Algérie. Il y va de la pérennisation de la langue française et de tous les enjeux économiques futurs. Et donc investir, participer et contribuer pour durer, gagner plus et sauvegarder un marché qui s’effiloche, les risques de le perdre entièrement ou en partie étant important. En outre, le secteur privé représente un facteur prédominant dans le développement de l’économie algérienne et la France, en tant que pays et état, a tout intérêt à revenir en force dans les domaines du conseil et de l’aide au développement. Sa volonté d’insuffler une dynamique d’une dimension nouvelle témoigne, à mon sens, de son ambition de revenir en force dans le paysage économique algérien.
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