La douane frontalière d’Ajaccio a réussi à démanteler une filière internationale pour faits illégaux au sud du pays, en plus de saisir une quantité d’argent sur différents comptes bancaires.
Douane frontalière : un réseau de falsification de documents, et d’aide à l’entrée irrégulière d’étrangers
Trois hommes et une femme ont été arrêtés et mis en examen pour avoir fait entrer illégalement des étrangers en France en bande organisée, pour faire embaucher des étrangers sans titre, travail dissimulé, blanchiment, faux et usage de faux documents d’identité. Les enquêteurs ont aussi mis la main sur 20 000€ en espèces, et 18 000€ sur différents comptes bancaires, selon les informations fournies.
Initié depuis 2020, ce trafic bénéficie surtout à la communauté sénégalaise établie au sud de la Corse et qui vient pour travailler dans les restaurants et les hôtels de la région, selon un communiqué de la BMR.
Installé depuis plusieurs années dans le domaine de la restauration, l’organisateur embauche ses compatriotes auprès de la plupart des professionnels qu’il connaissait. Bien que l’organisation et sa sœur soient de nationalité sénégalaise, l’enquête de la BMR a révélé qu’ils ont tout de même une carte d’identité française et un passeport français obtenus plusieurs années auparavant alors qu’ils résidaient sur le continent, et ce à partir d’une précédente filière qui œuvrait déjà pour les membres de la communauté sénégalaise, selon le même communiqué.
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Les enquêteurs de la BMR ont identifié le mode opératoire : établis à Porto-Vecchio, l’organisateur et sa sœur tiraient les ficelles à distance d’un vaste trafic de falsification de documents d’identité à l’aide de complices qui agissaient directement depuis la Turquie pour 250 à 1000€. Ce prix peut varier selon le document et la qualité de contrefaçon. Ensuite l’organisation, via des sociétés de livraison rapide, se faisait livrer les documents à domicile.
Pour intercepter les colis confirmant la livraison des faux documents, les enquêteurs, avec l’aide de ces sociétés, sont parvenus à mettre sous surveillance certaines des livraisons.
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Douane frontalière : des complices dont un faussaire en Turquie
Les investigations menées par la douane frontalière, après un an d’enquête et de multiples surveillances, ont permet d’identifier tout un réseau très organisé. Heureusement qu’il y avait le savoir-faire des enquêteurs qui exerçaient au sein de la PAF et dont ils sont spécialistes de la lutte contre la fraude documentaire.
Le réseau démantelé avait un faussaire qui était établi en Turquie, ce dernier vendait des papiers d’identité contrefaits, même des passeports authentiques, issu de vol, dans des pays de l’espace Schengen, ces même passeports étaient ensuite falsifiés.
Agissant sur commission rogatoire d’un juge d’instruction d’Ajaccio, les enquêteurs de la BMR d’Ajaccio ont travaillé en Co-saisine avec la GIR de Corse, en plus du soutien de l’Office centrale pour la répression de l’immigration irrégulière et l’emploi d’étrangers sans titre. En outre, une étroite collaboration internationale, dans le cadre de l’identification des bénéficiaires de faux documents, était effectuée avec les autorités sénégalaises, italiennes, espagnoles, portugaises et belges.
En plus d’être couvert par les faux papiers, les saisonniers sénégalais, en situation irrégulière en France, sont aussi couverts par du »Look Alike » qui consiste à travailler pour des professionnels de Corse-du-Sud tout en se faisant embaucher avec les papiers en règle d’un compatriote. La police aux frontières de Corse-du-Sud, suite à plusieurs contrôles, a appliqué des procédures administratives à l’encontre de certains d’entre eux, et pour lesquelles la préfecture du Corse-du-Sud a décidé de leur délivrer un OQTF, d’après ce qu’a précisé le communiqué.