En France, une polémique est née après la publication, hier jeudi, par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, d’un tweet à charge des SDF étrangers qui vivent dans les rues de Montpellier. Il a ciblé explicitement les Algériens et les Marocains qui sont, selon lui, les malvenus.
Car, ils sont responsables de la délinquance et des violences avec armes dans cette ville du sud-ouest de la France. Il avance un chiffre : « 104 gardes à vue depuis août. Algériens et Marocains en majorité ».
Affirmant vouloir en finir avec ladite délinquance, il précise avoir donné des instructions aux CRS, un corps spécialisé de la police française, d’être « intraitables » et de « ne pas les lâcher », il a conclu son tweet par une expression que des associations et des défenseurs des droits des migrants ont dénoncé. « Ils ne sont pas les bienvenus », a-t-il écrit notamment.
Même si Hugues Moutouh a effacé son tweet deux heures après, le mal est fait et les réactions ont fusé. C’est le cas de Sophie Mazah, l’avocate de la Ligue des Droits de l’Homme à Montpellier qui a dénoncé sur France 3 l’absence de « neutralité nécessaires aux fonctions de préfet ».
« Ce qui est choquant, c’est qu’il arrive à déshumaniser, en si peu de mots, des réfugiés et des personnes sans domicile fixe. C’est vraiment choisir le bouc émissaire, celui qui est à la rue et qui a une gueule de métèque. On jette en pâture, on déshumanise, comme si ces gens étaient le fléau principal », a-t-elle déploré.
Même son de cloche chez Nathalie Oziol, députée de Montpellier, qui accuse le préfet de vouloir envoyer des « Golgoths faire la guerre aux délinquants et aux étrangers ». « Ce ne sont ni des propos ni des actes qu’on attend d’un préfet », a-t-elle ajouté.
Bien sûr, le tweet a été récupéré par l’extrême droite française qui s’en est réjoui. « Bravo au préfet qui a dit la vérité, avant de supprimer sa publication. Sans doute la vérité fait-elle peur à sa hiérarchie », s’est félicité par exemple Eric Zemmour.