La douane suisse a récemment réalisé l’une des plus grandes opérations de contrôle des marchandises de son histoire.
Au cœur de cette initiative, le centre logistique de l’entreprise d’expédition DPD à Buchs (ZH) a été transformé en un véritable poste de contrôle.
Pendant cinq jours, quarante agents des douanes ont ainsi scruté des milliers de colis pour lutter contre l’importation de marchandises illégales, un phénomène amplifié par l’essor du commerce en ligne.
La douane suisse : Un centre logistique au cœur de l’opération
Le centre logistique de DPD à Buchs, où transitent quotidiennement près de 80 000 colis, a été le théâtre principal de cette opération d’envergure, d’après le site watson.
Situé à proximité de l’aéroport de Zurich-Kloten, cet espace voit défiler des camions en continu, transportant des marchandises destinées à toute la Suisse.
Habituellement voué à une gestion fluide des colis, ce lieu a accueilli des douaniers en uniforme bleu et gilet fluorescent jaune, qui ont installé un poste de contrôle temporaire.
Cette opération ne s’est pas limitée à Buchs. Les douanes suisses ont simultanément déployé leurs équipes sur dix sites à travers le pays, décentralisant ainsi leurs recherches pour éviter de perturber le trafic à l’aéroport.
Cette méthode leur permet de contrôler efficacement les colis tout en s’adaptant à l’évolution des flux logistiques.
Une réponse au boom du commerce en ligne
Le commerce en ligne a connu une expansion fulgurante, notamment pendant la pandémie.
Même les consommateurs habitués aux magasins physiques ont découvert les avantages du shopping en ligne, accentuant la demande.
En parallèle, des plateformes asiatiques telles que Temu, Shein et Wish ont renforcé leur présence sur le marché suisse, proposant des produits bon marché mais souvent douteux.
Ces plateformes ne se contentent pas de vendre des articles abordables. De nombreux produits illégaux, allant des armes aux médicaments en passant par des substances interdites, peuvent être commandés en quelques clics.
Avec la saison des fêtes et des événements tels que le Black Friday, la douane s’attend à une augmentation significative des importations illégales, justifiant ainsi l’urgence et l’ampleur de l’opération.
Des techniques sophistiquées de contrôle
L’opération a fait appel à des technologies avancées. Un bus gris stationné près du hall logistique a servi de poste de radiographie mobile.
À l’intérieur, un douanier analysait en temps réel des images des colis scannés par ses collègues.
Ce processus permet de repérer des objets suspects sans ouvrir systématiquement tous les paquets.
Une fois les colis identifiés comme suspects, ils étaient mis de côté pour inspection approfondie.
Bien que les critères exacts utilisés pour cibler les colis restent confidentiels,
les résultats parlent d’eux-mêmes : la majorité des produits illégaux provenaient de Chine.
Des saisies impressionnantes
Au total, près de 700 colis contenant des marchandises illégales ont été interceptés. Parmi eux figuraient :
- 241 médicaments non autorisés,
- 79 armes,
- 71 pointeurs laser,
- 543 contrefaçons de marques.
Ces chiffres illustrent l’ampleur du problème auquel la Suisse reste confrontée en matière de marchandises illicites.
Les douanes ont ainsi immédiatement confisqué les produits et transmis les affaires aux ministères publics cantonaux pour poursuites.
Une lutte quotidienne contre la fraude
Cette opération de grande envergure met en lumière la difficulté croissante de réguler le commerce transfrontalier à l’ère du numérique.
Avec des milliers de colis arrivant chaque jour, les douanes doivent redoubler d’efforts pour identifier les infractions.
Les ministères publics cantonaux, quant à eux, émettent presque quotidiennement des jugements en procédure accélérée pour traiter ces cas de fraude.
Malgré les défis, la douane suisse reste déterminée à protéger le marché national et à garantir la sécurité des consommateurs.
Les saisies d’objets illégaux, notamment d’armes et de médicaments, témoignent de la nécessité de maintenir un contrôle strict des importations.
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