Le dossier de l’intégration de l’argent de l’informel ou l’argent du marché noir dans le circuit bancaire, a été soulevé une autre fois ce jeudi par le président de la république Abdelmadjid Tebboune lors de son intervention à l’ouverture des travaux de la rencontre Gouvernement-walis, qui s’est tenu au Palais des nations. Les commentateurs ont interprété cet appel comme un dernier avertissement.
L’argent de l’informel : Le président de la république durcit le ton
Le jeudi 2 mars, lors de son intervention à l’occasion de l’ouverture des travaux de la rencontre de Gouvernement avec les walis, qui s’est déroulée au Palais des nations, le président de la république Abdelmadjid Tebboune est revenu une nouvelle fois sur la question des fonds thésaurisés, il déclare « Je lance un dernier appel aux citoyens qui ont accumulé de l’argent dans les maisons pour qu’ils le déposent dans les banques ». Il a rappelé que l’Etat Algérienne « a fourni mille garanties pour protéger le citoyen et l’économie nationale».
Le président de la république Abdelmadjid Tebboune a confirmé son engagement à mettre fin au phénomène de la circulation de l’argent hors circuit bancaire et sa volonté de faire bénéficier l’économie Algérienne de cette manne financière.
L’appel du président de la république a été interprété, par les commentateurs, comme un dernier avertissement, adressé aux riches qui disposent d’une grande fortune en dinars Algériens stockée quelque part dans des habitations, qui ne sont pas sécurisés, en dépit des apparences, mais pas dans les banques, qui offrent pourtant toutes les conditions liées à la sécurité. Cet argent, généré par des activités menées dans l’informelle, en dehors de la loi qui proviendrait notamment des surfacturations liées aux opérations d’importations, parfois fictives, qui sont des pratiques courantes dans le passé.
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L’argent de l’informel : plus de 10 000 milliards de dinars qui circulent dans le circuit informel
Il est très difficile de l’évaluer avec exactitude, avouent les spécialistes. Lors de l’installation du CNSE (Conseil économique, social et environnemental), en mois de septembre 2021, le président de la république Abdelmadjid Tebboune avait estimé ce montant à 10 000 milliards de dinars, c’est l’équivalent, à l’époque, de 90 milliards de dollars. Des solutions ont été donc proposées pour mettre ces fonds au service de l’économie nationale et des garanties avaient été données aux individus concernés.
Mais sans grand résultat, pour le moment, ce qui explique ce « dernier avertissement » lancé par le chef de l’État. Que prévoient les autorités Algérienne pour contraindre les détenteurs de fonds thésaurisés à les placer dans le circuit bancaire ? La numérisation a été souvent citée comme forme de riposte à ce phénomène. En parallèle, la lutte qui est menée par l’Algérie contre l’argent sale, qui permettra « d’opérer une rupture définitive avec la dilapidation du denier public et la domination de l’argent sale dont certains résidus continuent à alimenter les foyers de résistance au changement », a réaffirmé le président de la république Abdelmadjid Tebboune.
Il a souligné la nécessité de lutter « avec une grande fermeté contre ces pratiques, à la faveur de la suprématie de la Loi et en consacrant l’Autorité de l’État, avec subtilité loin de l’autoritarisme », ajoutant que « nous sommes, aujourd’hui, mobilisés plus que jamais pour mener une lutte sans merci contre la corruption, les corrupteurs et les corrompus ».
L’argent de l’informel : les défis qu’il faut surmonter
Il important de souligner que l’argent qui n’entre pas dans le circuit bancaire échappe aux taxes et ne contribue pas à la croissance de l’économie nationale. De ce fait, le gouvernement Algérien travaille dans le but de pousser les détenteurs de ces fonds à les mettre dans les établissements financiers ou de les utiliser dans des investissements qui peuvent être fructueux pour l’Algérie. De la sorte, l’État Algérienne peut stimuler les investissements et financer les entreprises.
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Cuisine algérienne : une française impressionnée
Cela dit, il serait très important de mener des campagnes pour sensibiliser les gens dans ce sens. Sachant que les citoyens Algériens se méfient des banques, de peur de perdre leur argent. Donc, certains préfèrent travailler avec le liquide que d’avoir recours à des paiements électroniques ou par chèque. Par conséquent, il serait mieux de les informer sur les avantages qu’ils peuvent avoir en plaçant leur argent dans les établissements financiers.