C’est une véritable guerre que vient de déclencher l’Assurance maladie, concernant la sécurité sociale en France, contre la délivrance jugée excessive des arrêts maladies. Ce sont surtout les médecins généralistes qui en sont ciblés. Ces derniers se sont d’ailleurs insurgés contre cette pratiqué dénonçant “une pression psychologique de plus et de trop”.
Les arrêts de travails sont en nette progression depuis quelques années en France. La dépense liée à leur indemnisation « apparaît très dynamique et en accélération, avec un taux d’évolution de 7,4% en 2022, de 6,6% en moyenne depuis 2019 (hors Covid), alors qu’il s’élevait à 4,4% entre 2015 et 2019, fait remarquer l’Assurance maladie à BFM Business.
Même constat chez le cabinet Mercer qui publie chaque année un baromètre sur l’absentéisme. Celui-ci fait état 48% des salariés qui ont été absents au moins une fois plus de trois jours en 2022, contre 36% en 2021 et 39% en 2020.
Cet état de fait ne pouvait pas laisser indifférents les organismes de la sécurité sociale en France. Le premier concernés est bien entendu l’Assurance maladie qui décidé de mener une campagne contre ces arrêts de travail.
La compagne a ciblé les médecins généralistes soupçonnés en fait de « complaisance » dans la délivrance de ces arrêts qui coûte aujourd’hui 14 milliards d’euros et qui risque d’atteindre les 27 milliards en 2027 si rien n’est fait pour lutter contre ce phénomène, selon des prévisions officielles.
Il faut dire que cette compagne n’a pas été du goût de ces médecins qui n’ont pas tardé à réagir à travers leurs syndicat. Dans un communiqué, le syndicat majoritaire des médecins généralistes (MG France), dénonce des « lettres de menace de mise sous objectifs de prescriptions d’indemnités journalières (qui) commencent à pleuvoir sur les médecins généralistes ».
Ajoutant que « l’Assurance maladie prétend accompagner la profession, mais les courriers ont clairement un ton menaçant ».
Le syndicat souligne qu' »un millier de ‘forts prescripteurs’ est ciblé en priorité » par cette campagne de contrôle. Il affirme cependant que 5000 médecins traitants seront également « convoqués à des entretiens confraternels et 15.000 recevront au moins une visite de délégués de l’Assurance maladie pour les avertir d’une pratique excessive ».
Selon la même source, ils seront « près d’un tiers des médecins généralistes traitants ciblés, cela fait beaucoup… ».