Titre de séjour et nationalité – La Suède, longtemps considérée comme l’un des pays les plus accueillants d’Europe pour les migrants, amorce un virage important dans sa politique d’immigration et d’intégration.
Le gouvernement suédois envisage de supprimer les permis de séjour permanents pour plusieurs catégories d’immigrants, tout en durcissant l’accès à la nationalité suédoise.
Ces propositions, encore à l’étude, suscitent de vives réactions de la part des organisations humanitaires et des associations de défense des droits des étrangers.
Elles pourraient profondément modifier les parcours de vie de milliers de personnes.
Titre de séjour et nationalité : Une réforme aux implications profondes
Dans un rapport récemment publié, une enquête commandée par le gouvernement suédois propose de réserver les titres de séjour permanents à un nombre réduit de cas, selon SchengenNews.
Parmi les groupes visés figurent notamment les réfugiés, les personnes bénéficiant d’une protection subsidiaire, les réfugiés réinstallés sous quota du HCR, ainsi que les immigrés ayant obtenu un titre de séjour pour des raisons exceptionnelles.
Selon Johan Forssell, ministre suédois des Migrations, l’objectif est clair : réduire les flux migratoires en rendant l’accès au séjour permanent plus difficile.
Pour lui, les règles actuelles sont trop permissives et ne répondent plus aux défis contemporains en matière de gestion de l’immigration.
Le permis de séjour permanent remis en question
Jusqu’à présent, les ressortissants de pays tiers peuvent prétendre au statut de résident de longue durée après cinq années de résidence légale en Suède.
Ce statut leur permet d’obtenir un permis de séjour permanent, valable dans toute l’Union européenne, et facilite la mobilité professionnelle et académique au sein de l’espace Schengen.
La réforme envisagée remet en cause cet acquis, et introduirait des permis de séjour temporaires renouvelables à la place du statut permanent, pour certains profils jugés plus vulnérables ou dépendants des aides publiques.
Ce changement représenterait un retour à une forme d’incertitude légale pour des milliers de personnes, qui devront désormais renouveler régulièrement leur droit de séjour.
Des inquiétudes sur les effets psychologiques et sociaux
Karin Ödquist Drackner, représentante de la Croix-Rouge suédoise, s’est exprimée dans les médias pour alerter sur les conséquences de cette mesure.
Selon elle, l’instabilité du statut de séjour pourrait provoquer un stress important chez les immigrés, affectant leur santé mentale, leur intégration, et leur capacité à se projeter durablement en Suède.
Une nationalité suédoise plus difficile à obtenir
Outre la réforme des permis de séjour, le gouvernement suédois prévoit de renforcer les conditions d’accès à la citoyenneté.
Johan Forssell a indiqué que les personnes souhaitant devenir suédoises devront fournir davantage d’efforts, sans que le détail de ces exigences n’ait encore été précisé.
Cependant, une annonce faite en janvier 2025 révèle que de nouvelles règles entreront en vigueur dès juin 2026.
Cette double réforme du séjour et de la nationalité pourrait décourager de nombreux immigrants de s’établir durablement en Suède, ou rendre leur parcours administratif encore plus complexe.
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