Titres de séjour en Italie – Face à une pénurie croissante de main-d’œuvre et aux défis persistants liés à l’immigration irrégulière, l’Italie franchit une nouvelle étape.
Une directive innovante vient assouplir les conditions de régularisation pour les travailleurs saisonniers migrants, leur ouvrant la voie à un emploi plus stable et légal.
Titres de séjour en Italie : Une directive qui marque un tournant dans la politique migratoire italienne
Dans un contexte économique tendu, où la demande de main-d’œuvre dépasse largement l’offre disponible sur le marché local, les autorités italiennes ont décidé de réformer les règles encadrant le travail des migrants saisonniers.
Selon Schengen News, publiée récemment, une nouvelle directive gouvernementale permet désormais aux titulaires de permis de séjour saisonnier de travailler légalement dans le pays même avant l’obtention officielle de leur permis de travail régulier.
Cette mesure constitue un changement de cap notable dans la politique migratoire italienne.
Elle vise à lutter contre l’emploi irrégulier, à protéger les droits fondamentaux des travailleurs étrangers et à leur garantir un revenu stable, tout en répondant aux besoins économiques internes du pays.
Travailler en attendant le permis : un soulagement pour les migrants
Jusqu’à récemment, les travailleurs saisonniers en Italie devaient attendre plusieurs semaines, voire des mois, avant que leur demande de conversion de permis de séjour soit acceptée.
Cette attente les plaçait dans une zone grise, les empêchant de travailler légalement, les rendant vulnérables à l’exploitation et souvent sans ressources.
La directive change la donne : désormais, ces travailleurs pourront commencer à exercer une activité professionnelle dès le dépôt de leur demande de conversion, à condition de respecter plusieurs critères précis.
Titres de séjour en Italie : Les conditions d’éligibilité à ce nouveau dispositif
Pour bénéficier de cette nouvelle flexibilité, les travailleurs migrants devront répondre à trois exigences fondamentales :
1. Présenter un récépissé officiel prouvant qu’ils ont déposé une demande de conversion de leur permis saisonnier en permis de travail ordinaire.
2. Soumettre le formulaire Unilav (déclaration d’embauche) de manière électronique, confirmant leur engagement dans un emploi régulier.
3. Pour les travailleurs domestiques, enregistrer leur relation de travail auprès de l’INPS (Institut national de prévoyance sociale), garantissant ainsi leur couverture sociale.
Grâce à ce dispositif, les travailleurs peuvent éviter les périodes d’inactivité imposées, ce qui représente une avancée majeure en matière de protection sociale et d’intégration professionnelle.
Une réponse à la pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs
L’assouplissement des règles en matière de régularisation des travailleurs migrants s’inscrit dans une politique plus large de réponse à la crise de main-d’œuvre que connaît l’Italie.
Le pays, confronté à un vieillissement démographique rapide et à un désintérêt des jeunes pour certains métiers manuels ou contraignants, peine à pourvoir de nombreux postes.
Pour répondre à ce besoin, le gouvernement italien prévoit d’augmenter le nombre de visas délivrés aux travailleurs étrangers.
En 2025, 165 000 visas seront attribués, contre 151 000 en 2024 et 136 000 en 2023.
Une hausse progressive qui illustre la stratégie du gouvernement d’ouvrir davantage son marché du travail aux migrants, tout en cherchant à mieux les encadrer légalement.
Les secteurs prioritaires : agriculture, santé, bâtiment
Parmi les bénéficiaires de ces nouvelles mesures, les travailleurs saisonniers resteront une catégorie clé. Environ 93 550 visas leur seront attribués en 2025.
En parallèle, le nombre maximal de travailleurs saisonniers étrangers reste fixé à 89 050, ce qui montre une volonté d’équilibrer besoins économiques et contrôle migratoire.
Deux secteurs se démarquent particulièrement : le bâtiment et la santé. Pour ce dernier, l’Italie prévoit ainsi de délivrer 10 000 visas de travail à des professionnels de santé étrangers en 2025, une initiative qui vise à renforcer un système hospitalier mis à rude épreuve ces dernières années.
Un plan triennal pour mieux gérer les flux migratoires
L’Italie ne se contente pas de mesures ponctuelles. Le gouvernement a mis en œuvre un plan triennal de gestion des flux migratoires, basé sur la répartition des visas selon les secteurs en pénurie.
Cette stratégie permet ainsi une meilleure anticipation des besoins économiques du pays et offre plus de visibilité aux travailleurs étrangers.
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